Que cela soit dit : j'ai honte.
Voilà, c'est dit.
J'étais donc l'heureux propriétaire d'un magnifique sac Louis Vuitton de voyage, qui s'avère - selon les douaniers de l'Aéroport international de Genève - n'être qu'une pâle copie de l'original.
Je ne comprends pas : ce vendeur de rue de Bangkok m'avait pourtant affirmé sans sourciller, en me prenant les 33 francs que je lui tendais, qu'il s'agissait d'un vrai !
Et c'est là que je me suis surpris d'être derechef très fier : quel pays unique que le mien !
Les agents fédéraux m'ont demandé, le plus gentiment du monde, de bien vouloir signer ce formulaire, en photo ci-joint.
Il y est expliqué, presque sur le ton de l'excuse, que je n'avais commis aucune infraction pénale (ah?), qu'aucune amende ne me serait donc infligée et que je devais être complètement rassuré : aucuns frais ne seraient même perçus !
Il me fallait seulement faire le deuil de mon sac, qui serait détruit.
Cerise - inénarrable - sur le gâteau confédéral : les douaniers m'ont prié de bien vouloir accepter deux sacs en tissu noir brodé de remplacement, pour y mettre mes affaires.
En me précisant, avec un clin d’œil mérité : "Je suis conscient qu'ils ne sont pas aussi jolis que l'ancien, mais ce sont des vrais, au moins".
Véridique.
C'est presque en pleurant d'émotion que je leur ai dit, sincère :
"Wow. J'adore mon pays..."