Un mariage et un atterrement

Ou comment, avec un seul "mariage pour tous", viser l'enterrement de tout ce qui peut encore en effrayer certains.

Disons-le tout net: je n'ai pas d'avis sur ce que deviendra une société qui accepte en son sein (que je ne saurais voir) des couples homosexuels: je ne suis pas sociologue.

Je n'ai pas davantage de vision d'avenir sur ce deviendront les enfants de ces mêmes couples: je ne suis pas psychologue.

Pas plus que je n'ai d'opinion politique sur le sujet: je ne suis pas démagogue.

Mais j'ai le droit de voir et de constater: c'est mon blog.

D'abord, que si je n'ai ni lu ni aimé les Evangiles autant que les anti-mariage pour tous en France, je me souviens au moins d'une des grandes pensées du fils-de-Dieu-Himself: "Rends à Dieu ce qui est à Dieu, et à César ce qui est à César".

Que je sache, ce nouveau mariage est une affaire de droit civil, de droits sociaux, pas de droit canon, de politique religieuse ou même de philosophie.

Il ne concerne donc que César, et qu'on laisse Dieu où il est, très loin de nos préoccupations quotidiennes... Cela ne le concerne en rien: il l'a dit lui-même !

Et voilà que sur ma page Facebook, c'est mon vieux copain de karaté Gérald qui m'y a fait réfléchir pour la première fois, et écrire ce billet en prime. Après mon "rendez à César", posté sur mon propre mur, il a ajouté:  

"Tout à fait d'accord, c'est purement administratif ! Sauf si on peut adopter des enfants hors ceux de la/du partenaire ? A ce moment là, on touche au fondement de la famille et de la petite enfance !!!"

Ca m'a interpellé, moi l'enfant adopté par des parents à ce point idéaux que mes parents naturels n'auraient jamais pu concurrencer avec eux; moi qui ai deux filles, qui ne vis pas avec leur mère mais avec celui qui est devenu un beau-père; moi qui n'ai plus d'autre but fondamental dans l'existance que de leur faciliter l'accession à l'équilibre et à la joie de vivre...

Alors c'est vrai, je n'ai pas vraiment d'idée arrêtée sur le sujet, mais bon, le couple - même hétéro - ne fait pas souvent figure de bons parents... On s'engueule, lui boit, trompe ou bat sa femme, les mères poussent leur mari à bout, perdent les nerfs, se droguent ou giflent leurs enfants, quand (et c'est le 1/3 des cas seulement) ils sont encore ensemble...

L'enfant a besoin de plein de choses. Mais d'un sexe féminin et d'un autre masculin comme parents? J'en sais rien, même si je remarque bien que mes deux filles sont très différentes avec moi, fusionnelles, qu'avec leur mère, qu'elles aiment pourtant tout autant. Alors peut-être bien, au fond, que quand on a le choix, un père et une mère, c'est pas mal pour la construction d'un enfant...

Jusque là, je suis Gérald.

Sauf que les couples homoparentaux font des enfants eux-mêmes : comment les en empêcher? Il faudrait les leur retirer pour les "donner" à des parents de sexes différents? Avant de les stériliser? Si c'est de cela dont il s'agit, que les opposant à ce mariage baissent leur masque et affichent au moins ouvertement des opinions qu'ils considèrent visiblement eux-mêmes comme inavouables.

Quant à l'adoption, elle concerne des enfants qui n'avaient pas de parents du tout... L'orphelinat ou l'imperfection d'un des deux sexes parentaux en moins, le choix est vite fait.

Enfin, la procréation médicalement assistée, elle est interdite de toute façon, y compris pour les parents hétéros sans problèmes de fertilité.

Il ne s'agit donc que de rendre officielle une situation qui existe et qui reste bancale, au seul détriment des enfants, qui ne sont en fin de compte les fils et les filles de personne. Ou, dans le meilleure des cas, que d'un seul des deux parents qui les ont, pourtant tous deux, aimés et élevés.

Comme moi, au fond.

Comment ne me suis-je pas fait une conviction plus tôt, quand j'y pense? Surtout quand on voit la gueule et les discours de ceux qui militent contre...

Finalement, c'est bien, un blog: je me suis fait une idée que je n'avais pas avant de l'écrire.