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28 juillet 2011 4 28 /07 /juillet /2011 05:59

Ce mois-ci a passé à une vitesse supersonique et j'y ai, à mon grand dam, délaissé l'écriture de ces billets qui m'avait pourtant amusé jusque là.

 

A tel point que j'ai presque été tenté de commencer à la manière d'Anne Frank par un "Mon cher journal"...

 

Je m'achemine vers une période de vacances, de détente et de temps libre. Tout devrait donc rentrer dans l'ordre...

 

Voire.

 

Ce besoin d'écrire naît d'émotions et le calme agit chez moi comme une sédation à émotions. Comme chez d'autres  l'oisiveté sur les vices.

 

Heureusement, il y a l'avant-vacances. Cette période à ce point stressante qu'elle vous fait ressentir la nécessité des vacances à venir tout en vous en ruinant par avance le crédit repos que celles-ci vous promettaient.

 

Là, les émotions sont décuplées. L'adrénaline transpire par tous les pores de la peau. Les médiateurs chimiques qui d'habitude canalisent les réactions sont produits en grave insuffisance et ne préviennent plus rien du tout.

 

Ainsi avant-hier.

 

Un contrôle de police, avec un pandore dans tout ce qu'il peut supposer d'énervant. La lettre que je viens d'écrire et de faxer au poste de gendarmerie où sévit mon tortionnaire parle d'elle-même sur ce qui motive tous les billets de ce blog.

 

Je vous la livre:

 

 

 

 

 

Poste de gendarmerie

de Plainpalais

51, rue de Carouge

1205 Genève

 

A l’att. du matr. n° G0363

 

 

 

Télécopie n°

+41 22 427 77 09

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Concerne :      Contrôle de police

                       

                  

                    

 

Monsieur,

 

 

Hier matin 26 juillet à 6h30, vous avez effectué avec trois de vos collègues un contrôle de police sur ma personne et mon véhicule, une Jaguar X-Type stationnée devant l’Université de la rue De-Candolle.

 

Ma plaque arrière n’était plus fixée et je me trouvais hors des cases de stationnement, ce qui justifie pleinement que vous eussiez contrôlé mes papiers et l’admissibilité du véhicule à la circulation.

 

Je ne peux toutefois laisser passer le comportement qui a entouré ce contrôle.

 

D’une part, vous et vos collègues avez ouvert la portière arrière de mon véhicule sans me le demander, avez inspecté son intérieur et m’avez demandé d’ouvrir mon coffre pour en faire de même.

 

Je vous ai demandé sur la base de quelles raisons une telle fouille m’était imposée, m’étonnant qu’après avoir obtempéré à votre contrôle et sans soupçon particulier je sois soumis à ce traitement.

 

Vous m’avez répondu, de manière pour le moins affirmative, qu’il fallait me mettre à jour avec la Loi sur la police dans son état actuel, celle-ci vous permettant désormais « sans aucune raison » de contrôler des véhicules (« qui ne sont pas des domiciles ») et des personnes, pour autant qu’on « ne les mette pas toutes nues dans la rue ».

 

Vous m’avez encore précisé que la police avait son service juridique et que vous connaissiez visiblement la LPol mieux que moi.

 

Ce n'est dès lors que pour mémoire que vous trouverez ci-joint un extrait de ladite loi, qui infirme votre assurance : une fouille, qu’elle soit sur les véhicules ou sur les personnes, est subordonnée à la condition qu’elle soit justifiée par des « raisons de sécurité ».

 

Ce n’était clairement pas le cas et, pour reprendre une fois encore vos propres termes, la fouille en question consistait bel et bien en un « abus de pouvoir ».

 

Ce n’est pas tant cela qui me chagrine de votre part, mais la suite que vous avez cru judicieux de donner à cet incident, et ce malgré que je n’aie jamais refusé de céder à vos requêtes ou aie été discourtois de quelque manière.

 

Vous m’avez d’abord fait remarquer que mon véhicule était annoncé en défaut de couverture RC et que les vérifications seraient faites dès l’ouverture du service des automobiles, une demi-heure plus tard.

 

Vous m’avez prévenu que puisque j’étais un « récidiviste » (une prime n’a en effet pas été payée à temps en 2010…), mon véhicule pouvait être évacué et moi-même emmené au poste pour y être interrogé.

 

Je vous ai expressément indiqué avoir la certitude que toutes les primes avaient été payées depuis plusieurs mois et que je pouvais le vérifier en quelques minutes dans mes papiers à l’Etude, située à quelques mètres de là.

 

Votre collègue a préféré prendre mon numéro de téléphone portable et celui de mon Etude, me promettant de m’appeler aussitôt les renseignements en sa possession.

 

Le service des automobiles vous a manifestement confirmé que le véhicule était bien en défaut de couverture puisque vous l’avez fait évacuer sans me prévenir. Vous pouvez vous en réjouir, le récupérer m’a coûté la somme de CHF 555.-.

 

Le plus vexant est que, comme vous le constaterez à la lecture de l’attestation d’assurance que je vous joins à la présente, l’avis de défaut de couverture est une erreur de l’assurance qui, bien qu’ayant reçu sur ses comptes le paiement de ma prime RC le 7 avril 2011, a envoyé un avis de défaut de couverture plusieurs semaines après.

 

Oh, vous n’y pouvez rien…

 

Mais si vous aviez fait preuve du même zèle que lors de votre contrôle de police, vous m’auriez passé un coup de téléphone, celui que vous m'aviez promis, et la situation aurait immédiatement été clarifiée. J'aurais évité des désagréments aussi inutiles que coûteux.


Vous avez préféré me nuire.

 

Je passe mes journées à défendre des gens de votre profession ou à les côtoyer en bonne intelligence. J'ai participé à l'élaboration de la Loi sur la police et la police de l'aéroport , la PSI, me doit même - après une action judiciaire contre l'Etat de Genève et de dures négociations - d'avoir été inscrite dans la nouvelle loi comme faisant pleinement partie du corps de police, avec - désormais - les mêmes avantages que les gendarmes et la police judiciaire.

 

C'est dire que si j’ai un a priori vis-à-vis de la police, il est favorable.

 

M’avoir fait perdre trois heures de mon temps – alors qu’arriver à mon Etude à six heures du matin n’était assurément pas par plaisir – pour la manifeste satisfaction de « se faire un avocat » – n’est pas bien glorieux.

 

Ne prenez pas la présente pour une plainte : je n’ai jamais dénoncé personne. Je préfère bien plutôt défendre les accusés, car je comprends mieux que jamais dans des moments comme hier matin que ce sont eux, face à la force publique dans ce qu’elle peut avoir parfois d’arbitraire ou même seulement d'arrogant, qui sont les parties faibles au combat. Pas les victimes.

 

Vous m’avez eu et ça me navre. Mais ni pour moi, ni pour vous d’ailleurs ; seulement pour ceux que vous rencontrez et qui n’ont pas les moyens ou le courage de protester comme je viens de le faire.

 

Recevez l’expression de mes sentiments choisis.

 

 

P.S. Je souhaitais illustrer ce billet par une image, mais aucune ne convenait. Oh, j'en ai trouvé de très bien, mais elles représentaient toutes, généralement tirées de bandes dessinées, des représentants de pouvoirs publics emblématiquement autoritaires, mais sous un jour caricatural et plutôt ridicule. Ainsi des "Longtarin" de Lagaffe, du flic des Simpsons ou du juge de Lucky Luke, en prise à leurs célèbres crise d'arbitraire. Faire sourire n'était cependant pas mon intention, encore moins aux dépens de quelqu'un, même de policiers dont j'estime la plupart du temps le travail et la fonction.

 

Pas d'image cette fois-ci, donc.

 

Non non.

 

Si, allez... elles sont irrésistibles.

 

longtarin1.jpg

 

longtarin2.gif

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

longtarin4

 

lucky luke

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Celle-ci aurait illustré beaucoup plus fidèlement mes propos:

 

arbitraire.jpg

 

... mais en tellement moins drôle ;-)

 

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